Ma vraie Nature

J’en ai pour une minute...

«J'en ai pour une minute ne signifie jamais soixante secondes.»

 

 

Lorsque j'écris « 60 » secondes en chiffres, le temps prend de la densité et passe déjà plus lentement.

Jean-Pierre Magne | LEntreprise.com 
 

Cette remarque renvoie à plusieurs niveaux d'analyse possibles :

 

1 Le paradoxe de l'espace et du temps :

Les personnes occupant l'espace physique de votre bureau sont, en même temps, absents du temps qui passe et qu'ils vous prennent ! C'est précisément le problème de ceux qui prononcent ce genre de phrase « toute faite », reflétant une pensée « toute faite » et une manière de se déplacer dans la vie « toute faite » comme un « objet ». Des « nowhere men »décrits par les Beatles en leur temps.

 

2 Un manque de représentation chiffrée du temps

Ces personnes manquent de temps comme de conscience du temps et de représentation concrète , chiffrée et précise du temps qui passe. Et que prennent réellement les tâches à accomplir. Pour vous en convaincre, coupez le son de votre téléviseur pendant une publicité et regardez votre montre. Vous prendrez instantanément et brutalement conscience du poids de la durée.
Les formats publicitaires, courts de 7 secondes, 14 secondes, 24 secondes, le son coupé, paraissent durer une éternité de 7 vraies secondes, 14 vraies secondes, 24 vraies secondes.

 

3 Un manque de rigueur dans la demande :

L'expression « une minute » littéralement « sans objet » et sans « objectif » conduit à une perte de temps totale et certaine pour l'impétrant comme pour celui qui est dérangé. La manière juste et donc efficace de « demander du temps » est : « J'ai besoin d'une minute pour que tu m'écoutes ou tu me répondes ou tu m'aides à clarifier ma pensée. » Il est raisonnable de demander un commencement d'écoute, de réponse ou une aide et difficile d'exiger plus en si peu de temps.

 

4 Un enseignement zen :

L'enseignement à tirer, à la manière zen, consiste pour la personne « occupée » à respecter srictement à la seconde le budget temps du demandeur, ce qui revient à respecter la parole de la personne et à prendre congé de son interlocuteur au bout de soixante secondes.

 

Direz-vous encore, sans y penser... "J'en ai pour une minute..." ?



23/07/2008
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