Quelques ombres
Il m'a été donné de lire ce chef d'oeuvre en participant à un jury littéraire. D'abord, peu enthousiasmée par le titre et la couverture, je n'étais pas très motivée... La preuve, une fois de plus, qu'il ne faut pas se fier aux apparences...
Ces quelques ombres sont ces grains de sable qui enrayent la machine du quotidien pour le faire basculer vers le vide, le rien, l'absurde.
Pierre Charras est un conteur hors pair pour décrire en quelques mots la désillusion de la vie, la petitesse des existences, les drames intimes.
Rythmé, inattendu, surprenant, hyper-réaliste, fort, simple, tellement humain, tendre, subtil.
Un recueil de nouvelles toutes plus singulières les unes que les autres, aux personnages si proches de nous.
« Pas d'école » m'a fait l'effet d'un trou noir ; une fois le dernier mot lu, je me suis retrouvée plongé dans le néant, le vide, la détresse. J'ai dû fermer le livre et m'extraire quelques instants pour revenir à la réalité. J'étais réellement sonnée.
« La toilette » est si réaliste, si précise, que j'ai eu le sentiment de la vivre. Les moindres détails ont une résonnance exponentielle. J'ai, du coup, repensé à ces personnes en fin de vie pour qui les pensées peuvent être aussi intenses.
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