Ma vraie Nature

Tonglen, mode d'emploi

 

En route pour un beau voyage

 

Bien installée dans un fauteuil de wagon SNCF, me voici partie pour un long voyage… Pas le trajet quotidien pour me rendre sur mon lieu de travail… Non, non… Mais celui de la découverte (enfin presque…) du Tonglen expliqué dans le livre dont je viens de commencer la lecture "Sur le chemin de la transformation Le Tonglen " de Pema Chödrön …

 

Le livre débute ainsi :

 

« Que tous les êtres jouissent du bonheur et de la racine du bonheur

La souffrance et la racine de la souffrance, qu'ils en soient détachés

Le sublime bonheur dénué de souffrance, qu'ils n'en soient plus séparés

Sans préjugés, passion ni agression,

qu'ils demeurent dans la grande équanimité* ».

* Equanimité : Dans ce contexte on l'entend comme impartialité, l'intention de bonté étant égale envers un proche comme envers un  inconnu ou quelqu'un de malveillant à notre égard (Source : Wikipédia)

Des paroles qui me parlent, certes, une sorte de prière mais dont je ne saisis pas forcément toutes les implications.

 

Puis, avant de rentrer dans le vif du sujet, je peux lire :

 

« La pratique de tous les jours se résume à apprendre à accepter totalement toutes les situations, toutes les émotions et tous les êtres humains et à s'y ouvrir pleinement. A faire l'expérience de tout, entièrement, sans réserves ni blocages mentaux, si bien qu'on ne se retire jamais en soi-même, qu'on n'est jamais centré sur soi-même ».

 

Chögyam Trungpa Rinpoché

 

Là, j'arrive déjà à mieux percevoir de quoi il s'agit…

 

« … apprendre à accepter totalement toutes les situations, toutes les émotions et tous les êtres humains et à s'y ouvrir pleinement »… Tout un programme qui finalement correspond à une délivrance face à nos peurs, nos angoisses.

 

« … faire l'expérience de tout, entièrement, sans réserves ni blocages mentaux, si bien qu'on ne se retire jamais en soi-même, qu'on n'est jamais centré sur soi-même »… La clé pour accéder à la paix envers soi et pour tous, non ?

 

Enfin je poursuis…

 

Une impression de déjà vécu…

 

J'apprends que chacun d'entre nous possède « la tendresse inhérente au cœur, la tendance toute naturelle à aimer et à se soucier d'autrui », ce que les bouddhistes nomment « la bodhichitta » ; tiens, donc je ne suis pas si différente des autres ? Suis-je simplement sur le chemin qui me mène à la compréhension de cet état de fait, alors que d'autres l'ignorent et continuront à l'ignorer ?

Ma conclusion : En fait, ce que je ressens comme étant de la compassion envers autrui, chacun en est doté, mais tous ne le savent pas ; et en conséquence, ne peuvent la mettre en pratique.

« Le Tonglen, ou pratique du donner et recevoir, renverse la tendance à se durcir et à se refermer car il cultive l'amour et la compassion ». Voici donc une sorte d'entraînement à accomplir pour faire naître ou pour cultiver la compassion. Très intéressant, car cela signifie que non seulement, je peux en profiter, mais également que toutes les personnes qui liront cet ouvrage pourront également s'ouvrir à la pratique.

 

Pema Chödrön écrit « Quand on reconnaît qu'on partage sa condition humaine avec quelqu'un d'autre, on crée avec lui un lien intime surprenant. L'autre fait dès lors partie de la famille, ce qui aide à atténuer l'isolement, la solitude qu'on vit ».

J'aime effectivement penser qu'être attentif à l'autre, tenter de se mettre à sa place, trouver ce qui lui conviendra à un moment opportun, être présent et à l'écoute, vigilant à ses besoins me permet d'être là pleinement, d'être à ma place, de me sentir utile, d'être vivante.

 

« Quand on fait l'expérience d'un certains bien-être ou d'un plaisir…il faut le constater et chérir ces instants… La première partie de la pratique consiste à s'arrêter, à les remarquer et à les apprécier pleinement. On fait ensuite le vœu que d'autres personnes puissent en faire autant ».

Voici encore un nouvel élément pour moi, dans le sens où  je pratique cette habitude d'apprécier tous les plaisirs que la vie m'apporte et dont je jouis chaque jour (ma famille réunie, le sourire de mon enfant, un bouquet de fleurs, une satisfaction dans mon travail, un paysage sublime qui s'offre à moi, un bon repas, les confidences d'une amie, le sourire de la boulangère, la marque d'affection d'une amie, la joie de lire un bon bouquin, le bonheur de partager une séance de yoga, une conversation avec mes beaux-enfants, le soutien de mon mari, la flamme de la bougie qui scintille sur mon bureau, une promenade au grand air, etc, etc.), et même si je souhaite à beaucoup de personnes d'en faire autant, je n'avais pas encore universaliser cette pensée, c'est-à-dire l'étendre à tous.

 

Entrons dans le vif du sujet

 

« La deuxième partie de la pratique est un peu plus exigeante… D'abord, on doit remarquer les moments où on vit quelque chose qui rend mal à l'aise, quelque chose de pénible ou désagréable. On souhaite ensuite que ses semblables en soient complètement libérés et on imagine qu'on leur envoie tout ce qui pourrait les soulager ».

Pour moi, ici et maintenant, ce passage résume à peu près tout ce qu'il y a à savoir.

 

ð      Apprendre à absorber ce qui est négatif pour le restituer sous forme positive

 

« On peut faire le Tonglen sur-le-champ dans les situations concrètes où on se retrouve tous les jours. Dès qu'on vit quelque chose qui éveille la compassion ou qui est difficile ou pénible, on peut s'arrêter pendant un instant, inspirer toute la souffrance qu'on voit, et expirer un sentiment de soulagement. »

 

  1. Il s'agit d'identifier la peur, la détresse, la douleur, la honte, la colère, le ressentiment, etc.
  2. Inspirer véritablement ce(s) sentiment(s) négatif(s) qui peut prendre des formes variées (fumée noire, pollution, ciel gris, nuages, brouhaha, mer déchaînée, des barreaux, un espace étriqué, etc.)
  3. Expirer la détente, le soulagement, la libération matérialisés par de l'espace, un ciel tout bleu, la couleur blanche éblouissante, un cœur ouvert, le soleil qui brille de mille feux, libre à chacun de trouver ses propres symboles.
  4. On étend cette ouverture à soi-même, à la personne qui ressent le malaise, à toutes les personnes qui subissent le même sort, enfin à tous.

 

« On doit prendre bonne note des moments où on se met à se fermer ou à s'ouvrir. Quand on se rend compte qu'on se replie sur soi, ce n'est pas une raison pour s'en vouloir. On peut, au contraire, sympathiser avec tous les êtres humains qui s'enferment de la même manière et aspirent à s'ouvrir davantage ».

 

ð      Dépasser nos peurs et développer notre capacité d'acceptation


Expérience vécue

 

Le jour où j'ai tourné la dernière page et refermé le livre, soit une semaine après l'avoir commencé, je me retrouve immédiatement dans une situation idéale pour une application « sur-le-champ ».

  

Je descends du train ; sur le quai, un jeune enfant semble « faire une colère », en tout cas manifester des signes de mécontentement. Sa maman lui saisi la main assez énergiquement. Je décide d'inspirer la colère, le sentiment de frustration, de malaise du petit garçon, celui de sa maman, et également le même sentiment que peuvent ressentir tous les êtres en colère au même moment dans le monde. Puis, j'expire le calme, la tendresse, la sérénité retrouvée. Instantanément, après seulement deux respirations complètes, le silence se fait et le garçonnet retrouve calme et réconfort dans les bras de sa maman.

 

Il me plaît à penser que cette expérience fut une réussite ; alternativement, il me plaît également de croire qu'il s'agit d'un signe d'encouragement à poursuivre la pratique.

 

 

 

 Commentaires suite à la lecture "Sur le chemin de la transformation Le Tonglen " de Pema Chödrön



07/02/2008
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